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laquelle les agents autrichiens exigeraient d’intervenir conformément aux articles 5 et 6, la Serbie pourrait accepter la note autrichienne dans son intégralité[1] », M. de San Giuliano, de son côté, faisait observer que si, par dignité, l’Autriche refusait de donner ces précisions à la Serbie, elle pourrait sans difficulté les faire connaître aux Puissances qui les transmettraient au Gouvernement serbe. La question de savoir si les mots enquêtes et recherches étaient ou non synonymes, pourrait enfin être élucidée autrement que les armes à la main.

Aussi se demanda-t-on à quoi pouvait être due cette violente résolution, survenue au milieu de négociations qu’elle paraissait destinée à arrêter. Parmi les soupçons qu’elle inspire, écrivait, le 28, M. Paléologue, « le plus inquiétant est que l’Allemagne l’aurait poussée (l’Autriche) à l’agression contre la Serbie, afin de pouvoir elle-même entrer en lutte avec la Russie et la France, dans des circonstances qu’elle suppose devoir lui être le plus favorables et dans des conditions délibérées »[2]. Nous nous bornons à reproduire cette opinion à titre de document.

  1. Cor. B., no 64.
  2. L. J., no 83.