Page:Duru et Chivot, Madame Favart.djvu/13

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COTIGNAC.

Jeune présomptueux, apprenez que je viens moi-même à Arras pour faire obtenir cette place à mon cousin Laroche Tromblon… qui doit épouser ma fille… Vous voyez donc bien qu’il ne vous reste aucun espoir.

HECTOR.

Bah !… J’ai confiance dans mon étoile…

SUZANNE.

Et moi aussi…

COTIGNAC, à sa fille.

Comment, tu fais des vœux contre Laroche-Tromblon ?

SUZANNE, vivement.

Ah ! ça m’est bien égal votre Laroche-Tromblon !…

COTIGNAC, sévèrement.

Ma fille !

HECTOR.

Cri du cœur !… on n’empêche pas les cris du cœur… (Avec courtoisie.) Quelle est, monsieur, votre réponse à la demande que j’ai eu l’honneur de vous faire ?…

COTIGNAC.

Ma réponse, la voici… elle est catégorique… jamais ma fille n’épousera un simple greffier… (Avec ironie.) mais si vous obtenez la place de lieutenant de police à Douai…

HECTOR.

Eh bien ?…

COTIGNAC, de même.

Eh bien ! Suzanne est à vous !

HECTOR, s’inclinant.

C’est tout ce que je demande….

COTIGNAC, à Biscotin, qui est redescendu.

Je suis bien tranquille… Il n’a aucune chance. C’est Laroche-Tromblon qui triomphera.