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LE DUC.
- Vite à la prison !
LA DUCHESSE.
- Plus d’espoir !
CLAUDINE, à Robert.
- Qu’avez-vous fait là ?
ROBERT.
- Mon devoir !
Les sbires vont les entraîner. — Les Italiens se consultent du regard pour savoir s’ils doivent les laisser partir. — Tout à coup, on entend au loin et en sourdine une musique militaire jouant le Chant du départ. — Moment d’émotion. — Tout le monde écoute.
ROBERT, se relevant en frémissant.
- Ecoutez !…
TOUS, prêtant l’oreille
- Ecoutez !…
CLAUDINE.
- Ces accents militaires…
ROBERT.
- C’est le Chant du départ !… Ah ! je le reconnais.
TOUS.
- Silence !…
Tout le monde écoute avec anxiété. La musique se rapproche de plus en plus.
CLAMPAS, au fond, criant.
- Ce sont les Français !
TOUS.
- Les Français… nos amis, nos frères !
- Ah ! comme des sauveurs ici recevons-les !
Soudain et comme par enchantement les maisons se pavoisent de drapeaux tricolores ; les Italiens en sortent de dessous leurs vêtements et les agitent. Les fenêtres se garnissent de monde. On monte sur les bancs, sur les tables pour voir arriver les soldats.