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amour vainqueur

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que plus noble. Supporte courageusement, cette épreuve, et nous verrons des jours meilleurs.

Veuille compter, bon ami Rogers, sur tout l’étendue des sacrifices que je suis disposée à faire pour toi, et me croire toujours

Ta fidèle et sincère Ninie


La jeune fille quitta la prison, les yeux remplis de larmes, tout en méditant sur la destinée de certains hommes ; ceux-là sont souvent incompris et passent pour de malhonnêtes gens, tandis que ceux-ci grands criminels ayant mérité maintes fois d’être punis, jouissent de la plus grande liberté !

À peine, était-elle de retour à ses appartements, qu’elle recevait des messages téléphoniques, lui annonçant tantôt qu’elle se déshonorait à porter secours à Rogers, tantôt que celui-ci se moquait d’elle, tantôt qu’elle aurait son sort si elle continuait à le visiter.

Rogers réussit à faire remettre à Ninie, en l’enveloppant dans certains petits articles qu’il lui retourna comme ne lui étant pas utiles, lors de sa nouvelle visite, une lettre en réponse à celle qu’elle lui avait adressée :


Ma chère Ninie,

Je ne sais quelles expressions je dois employer, pour te prouver ma reconnaissance. Tes visites me font du bien. Je comprends toute l’étendue des sacrifices que tu t’imposes, mais si je ne puis pas, moi-même te les payer, j’ose croire que Dieu à qui j’adresse de ferventes prières, pour toi, te bénira et te fera trouver le fruit de tes sacrifices. Continue à venir me voir ! Ici, c’est le désert, c’est la solitude ! Le seul bruit que tu entends, c’est ou le tintement, à tes oreilles, de la pulsation de ton sang, ou le bruit d’enfer que les ouvriers font à réparer les portes des cellules de la prison. La prison est belle, belle pour les visiteurs ! Les planchers sont en marbre ! Mais le régime de la prison, est un régime qui tue ! Nous n’avons qu’une petite messe, le dimanche matin, et ceux qui veulent y aller, doivent se hâter, à leur réveil,