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amour vainqueur

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On dit : « Triste comme la porte
xxxxxxxD’une prison. »
Et je crois, le diable m’emporte !
xxxxxxxQu’on a raison.

D’abord, pour ce qui me regarde,
xxxxxxxMon sentiment
Est qu’il vaut mieux monter sa garde,
xxxxxxxDécidément.

Je suis, depuis une semaine,
xxxxxxxDans un cachot,
Et je m’aperçois avec peine.
xxxxxxxQu’il fait très chaud.

Je vais bouder à la fenêtre,
xxxxxxxTout en fumant ;
Le soleil commence à paraître
xxxxxxxTout doucement.

C’est une belle perspective,
xxxxxxxDe grand matin
Que des gens qui font la lessive
xxxxxxxDans le lointain.
 
Pour se distraire, si l’on baille,
xxxxxxxOn aperçoit
D’abord une longue muraille,
xxxxxxxPuis un long toit,

Ceux à qui ce séjour tranquille
xxxxxxxEst inconnu
Ignorent l’effet d’une tuile
xxxxxxxSur un mur nu.

Je n’aurais jamais cru moi-même,
xxxxxxxSans l’avoir vu,
Ce que ce spectacle suprême
xxxxxxxA d’imprévu.

Pourtant les rayons de l’automne
xxxxxxxJettent encor
Sur ce toit plat et monotone
xxxxxxxUn réseau d’or.

Et ces cachots n’ont rien de triste,
xxxxxxxIl s’en faut bien ;
Peintre ou poète, chaque artiste
xxxxxxxY met du sien.

De dessins, de caricatures
xxxxxxxIls sont couverts.
Çà et là quelques écritures
xxxxxxxSemblent des vers.