CHAPITRE X
Titre I
Anita et Harry avaient uni leurs destinées ; l’une, avec la cupidité dans le cœur, l’autre, avec une satisfaction de jalousie et de vengeance satisfaites.
Leur mariage, quoique célébré sans éclat, avait été cependant d’un « chic » remarquable, au milieu d’un cercle de parents et d’intimes, très limité.
La nouvelle épouse y déployait une fois encore, toute son énergie, pour se montrer aimable, affectueuse pour Mde Mitchell, jolie et attentionnée pour celui entre les mains de qui, elle déposait tout son avenir ; de son côté, Harry paraissait joyeux.
Cependant, autant de bonheur ne devait pas séjourner longtemps, sous ces auspices de l’hypocrisie et de l’insincérité ! Ce qui scelle le vrai bonheur, ici-bas, c’est cet amour vrai, idéaliste, qui est la base même de toutes les aspirations nobles ! Si parfois, dans une union aussi sacrée, le chagrin, l’adversité nous fait verser des larmes, nous éprouvons de la joie à pleurer dans les bras de celui que nous aimons et que nous avons accepté comme le guide de notre avenir.
Anita aimait cependant Harry, non de cet amour, il est vrai, qui fait rêver les jeunes filles, mais bien par satisfaction personnelle de se voir riche et comptée dans les rangs de la plus haute société de New York ! elle se réjouissait en elle-même, d’habiter cette résidence princière, d’en avoir fermé la porte, à jamais, à cette petite Canadienne, qui l’avait troublée dans ses espérances,