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amour vainqueur

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Les créanciers qui avaient soupçonné le mauvais état des finances de Harry, devinrent exigeants. Elle paya jusqu’au dernier de ses deniers ! Mais les dettes étaient trop considérables !

Anita vendit ses plus beaux meubles, ses bijoux les plus précieux, même sa bague de fiançailles, pour s’éviter la honte des saisies, et procurer à son enfant, les soins nécessaires à sa condition !

Elle fut obligée de quitter sa riche demeure, pour habiter un sombre logis dans une petite ruelle ; les ressources étaient épuisées ; la misère l’obligeait à écrire à ses parents ; ils vinrent lui porter secours ; son chagrin fut doublé quand elle vit sa mère, toute découragée à la vue de la situation douloureuse de cette petite famille dispersée : Harry enfui ! le bébé mourant, Anita amaigrie, malade, ruinée ! Le père d’Anita disposa largement de son énergie et de ses biens considérablement restreints par les années de revers qu’il avait traversées, pour apporter à ces êtres, tout le confort que leur état requérait ; mais la souffrance morale d’Anita, ne se guérissait pas ! Son être adoré faiblissait et allait vers la tombe, sous la maladie d’une pneumonie qu’il avait contractée dans ce logis humide. La mort lui ravit son ange !…

Anita, dans ses moments de loisir, se rendait au cimetière, et agenouillée sur le tertre qui recouvrait les restes de son fils, elle pleurait et méditait : Elle, autrefois, si fière, si orgueilleuse, si remplie des espérances de l’avenir, se sentait malheureuse, à la vue d’un tel état de pauvreté qu’elle ne pouvait avoir la satisfaction de voir une croix ou petit monument à la mémoire de son cher unique fils, pour désigner l’endroit où il reposait. Pauvre Vie ! pauvre Destinée !

Un jour qu’elle se dirigeait, comme d’habitude pour aller prier au cimetière, elle vit une dame qui s’éloignait, après avoir déposé sur l’endroit où reposait son fils, une couronne de fleurs toutes belles et choisies ! Un rayon de joie illumina la figure d’Anita, elle remerciait dans son cœur, cette dame charitable ! Une parente, se disait-elle, a cru devoir agir ainsi.

Elle prit une autre route et fit en sorte qu’elle put la