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amour vainqueur

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reconnaître tes torts, te feront faire de mauvais coups, et tu t’en repentiras !

Tandis qu’avec l’appui de ton oncle, ton chemin est tout tracé, cher enfant ; ouvre les yeux, tu es d’âge de réfléchir ; regarde les mortalités survenues dans la famille ! La vie du monde se passe si vite ! Le bon Dieu ne nous a pas mis sur la terre, seulement pour jouir.

Prie mon enfant, et choisis à ta guise, ta vocation ; mais comme je te l’ai dit, l’an passé, pour te faire recevoir médecin tu le sais, je ne peux pas ; je ne suis pas assez riche ! Choisis le genre de vie que tu voudras !

Mes bons parents, reprit Rogers, quand je vous ai demandé de bien vouloir me faire continuer mes études, je ne me suis pas engagé à choisir l’état ecclésiastique, je veux être libre, afin de ne pas être exposé à vous faire des reproches, ni à vous mêmes ni même à ma conscience ; c’est un sujet digne de considération, je le comprends très bien, mais pour bien le décider il me faut être libre ! je n’ai aucune répugnance pour l’état ecclésiastique, mais ce n’est pas le moment pour moi, de me prononcer définitivement.

Il y avait ce jour-là, à Joliette, une retraite qui se terminait après plusieurs jours d’exercices religieux !

La parente qui avait la visite de Rogers et de ses parents, les invita à assister à la clôture de cette retraite pour laquelle des cérémonies spéciales avaient été préparées.

Rendus à l’église, ils prirent place au milieu d’une foule très nombreuse ; après un éloquent sermon de circonstance prononcé par l’évêque Archambault, de regretté mémoire, le Révérend M. Dugas, dont la voix superbe avait été maintes fois, admirée dans cette église, rendit au Salut du Très Saint Sacrement, avec plus d’âme que jamais, le Cantique :

« Cœur transpercé pour nous, des crimes de la terre,
Ne vous souvenez plus, ne vous souvenez plus,
Du cri qui retentit jadis sur le calvaire,
Souvenez-vous, souvenez-vous Jésus. »