Page:Duval - Roi des aventuriers, 1916.djvu/20

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L’étranger apparut alors en pleine lumière.

C’était un fringant cavalier de vingt-cinq ans environ, à la mine altière et superbe, de taille un peu au-dessus de la moyenne, élancé, souple et nerveux. Sa belle tête, au regard impérieux et pétillant, reflétait l’intelligence et l’audace. Il portait la moustache relevée et la « royale » en bataille, à la manière de ces chevaliers du temps de Louis XIII immortalisés par les romans de cape et d’épée.

Dressé dans une attitude belliqueuse, comme un coq sur ses ergots, le buste en arrière, un poing sur la hanche, dans une attitude que l’on devinait habituelle, faisant résonner avec impatience les éperons sonores de ses bottes, il semblait provoquer ou défier d’invisibles ennemis.

Il s’était arrêté au milieu de la taverne. S’apercevant que Jack l’avait suivi, il se retourna à demi et s’écria :

— Eh bien ! mes ordres sont-ils exécutés ?…

— Vos ordres ?… dit Jack d’un ton sarcastique.

— Ne vous ai-je pas dit de faire conduire mon cheval à l’écurie et de lui donner une double ration d’avoine ? reprit l’inconnu qui semblait fort surpris de n’avoir pas été obéi sur le champ.