— Mais, dit Jack, narquois, je n’ai plus de place dans l’écurie pour votre cheval.
Un éclair d’indignation et de colère passa dans les yeux de l’étranger.
— Mordious ! sandious ! s’écria-t-il d’une voix retentissante et avec l’accent qui décèle d’une lieue les fils de cette Gascogne si féconde en aventuriers de toute espèce, qu’entends-je ! Pas de place pour mon cheval ! Auriez-vous l’audace de vous moquer de moi, mon maître ? Pas de place ! Mais il faut en faire et rapidement !
— Impossible, continua Jack toujours narquois, tout mon établissement est occupé et…
L’indignation et la colère de l’étranger qui semblait ne pas s’être souvent heurté à tant d’insolence, avaient atteint leur paroxysme. Il fit claquer la cravache qu’il tenait à la main avec un tel fracas, une telle violence, une telle fureur, que le tavernier, craignant d’être atteint, recula et perdit du coup et son attitude insolente et son sourire narquois :
— Capédédious ! s’écriait l’étranger au comble de l’exaspération, est-ce ainsi, maroufle ! que vous comptez recevoir le chevalier Gaston Terrail de Bayard d’Arsac comte de Savignac, quand il daigne honorer votre établissement de sa présence ?