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Page:Duval - Roi des aventuriers, 1916.djvu/25

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affaires à régler et votre présence nous gêne…

— Plaît-il ? fit l’étranger avec hauteur. L’ironie, monsieur, fleurirait-elle dans ces parages incultes ? Si j’ai bien compris, ma présence vous gêne. Il y a un moyen bien simple, monsieur, d’éviter cette gêne, c’est que vous alliez traiter vos petites affaires autre part. Quant à moi, je vous répéterai une parole d’un de mes cousins au 6e ou 7e degré, je crois : « j’y suis. J’y reste ! »

— Mais nous sommes entrés ici les premiers.

— Raison de plus pour ne pas être les derniers à sortir.

— Vous avez de l’audace !…

— C’est ce qu’on a toujours prétendu dans mon pays et je ne m’en défends pas.

— Vous êtes un fanfaron ?

— C’est peut-être vrai aussi, mais cela je n’ai jamais permis à aucun de mes laquais de le dire sans leur infliger une volée de bois vert.

Et, l’étranger ayant saisi sa cravache, la fit siffler.

L’aventurier, pour ne pas être atteint, recula d’un pas et saisit son browie-knife. Mais l’étranger, qui portait aussi allègrement qu’orgueilleusement les noms ronflants et nombreux de chevalier Gaston Terrail de Bayard d’Arsac de Savignac, mais que nous nous bornerons à appeler tout simplement, comme il permettait qu’on l’appelât quand on avait eu l’honneur d’être admis dans son intimité, le chevalier d’Arsac tout court, l’étranger, disions-nous, avait vu le geste.

Avec la rapidité de la foudre, il avait