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de Bayard d’Arsac de Savignac n’a jamais manque à sa parole. Je paierai ; mais il me faut du temps. Et comme « vos » contemporains affirment que le temps c’est de l’argent, je vous accorde le temps en attendant de l’échanger contre des pièces monnayées.

Et le chevalier d’Arsac sortit, fier comme Artaban. Quelques jours après, il s’embarquait pour le Nouveau-Monde, sans un sou vaillant pour ainsi dire, mais riche d’illusions.

Depuis quatre ans, il cherchait la fortune et s’il ne l’avait pas encore rencontrée, il avait, en revanche, acquis de l’expérience et trouvé des aventures extraordinaires qui avaient aussi leur valeur.

Au demeurant, d’Arsac n’était pas pressé. Il était jeune, il avait le temps, qui équivaut à l’argent. Il avait vu du pays : les États-Unis, le Mexique, le Brésil, le Pérou, les îles Canaries, le Canada, etc. Il avait appris l’anglais, l’espagnol et quelques mots de chinois même, qui lui suffisaient pour faire comprendre qu’il n’était pas homme à se laisser marcher sur les pieds ou à mettre sa langue en poche.

Il déclarait que l’or du Pérou était un mythe inventé pour détourner les chercheurs du précieux métal et, pour la seconde fois, il revenait au Canada, dans le but de gagner les montagnes rocheuses, lorsque les ténèbres et la pluie l’avaient arrêté, par un hasard providentiel, devant la taverne de mister Jack.

On sait le reste.