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Page:Duval - Roi des aventuriers, 1916.djvu/41

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tôt au chevalier Don Quichote qu’au chevalier Bayard.

— Ce monde est trop vieux et trop petit, se dit-il. Il me faut un monde nouveau et jeune, où j’aurai de t’espace pour m’étendre et me dresser sans me heurter continuellement le front aux préjugés mesquins et aux idées étroites. Un monde nouveau, oui ! Mais lequel. Hum ! il y a le Nouveau-Monde… Je pourrais commencer par celui-là et voir ce qui s’y passe.

Il allait s’expatrier lorsque son père mourut. il pleura l’auteur de ses jours et lui rendit les derniers devoirs. Un notaire s’occupait de la succession que Gaston d’Arsac accepta avant inventaire.

Le tabellion lui apprit un beau matin qu’il héritait d’une somme approximative de cent dix mille francs de… dettes ! Ces dettes étaient l’œuvre posthume de son oncle, le pétulant Roger d’Arsac à qui son père, absorbé par l’étude, avait confié la gérance de ses biens, il s’était acquitté de cette tache comme de l’éducation de son neveu.

— Cent dix mille francs de dettes ! se dit le chevalier Gaston, c’est un joli chiffre, Et j’ai accepté la succession !… Décidément, mon ange gardien m’avait bien inspiré, il faut que j’aille respirer le grand air dans un pays plus sain. On étouffe ici.

— Comptez-vous payer ? demanda le notaire avec un sourire équivoque.

— Si j’y compte ! s’écria le jeune homme offusqué. Sachez, monsieur, qu’un chevalier