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pour me réserver une surprise à leur façon, après une entente préalable avec leurs amis les Sioux. Ces bandits s’entendent entre eux, comme larrons en foire…

Il évalua approximativement le nombre de ses adversaires :

— Ils sont au moins quatre cents, sans compter ceux que je ne vois pas. C’est beaucoup pour un homme seul, cet homme fut-il brave comme le chevalier Gaston Terrail de Bayard d’Arsac de Savignac !…

Notre Gascon avait de l’audace, mais il avait aussi de la prudence. Il chercha en même temps la meilleure position pour attaquer et se défendre et aussi une issue pour battre en retraite en cas de suprême nécessité.

Mais il s’aperçut bientôt que toute retraite lui était coupée. En effet, le cercle des Peaux-Rouges l’enveloppait entièrement et se resserrait peu à peu. Plus d’issue !

Le chevalier d’Arsac allait être pris dans un formidable étau humain qui allait se refermer sur lui et le broyer.

— L’heure de vaincre ou de mourir est arrivée ! se dit-il. Et comme je doute fort, malgré toute l’estime que j’ai de moi-même, que je réussisse à vaincre, il faut songer à mourir en vendant chèrement sa vie.

Soudain, un long et terrible, cri de guerre s’éleva de toutes parts. Les chefs Sioux donnaient le signal de l’attaque.

Une pluie de flèches s’abattit autour du chevalier.