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Page:Duval - Roi des aventuriers, 1916.djvu/64

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destructeur !…

Pacifiques lecteurs européens nous nous faisons une faible idée de ce qu’est un incendie dans une forêt vierge du Nouveau-Monde. Le feu y prend, là, des proportions fantastiques, se propage avec une rapidité déconcertante, la flamme bondit d’arbre en arbre plus rapide qu’aucun coursier, car elle n’est entravée par aucun obstacle ; bien plus, les obstacles deviennent pour elle un auxiliaire précieux, un aliment nouveau grâce auquel elle prend de nouvelles proportions.

L’incendie avait été allumé du côté de la route et, propagé par un vent favorable, rendait toute retraite impossible de ce côté. Il restait pour fuir la forêt. Mais il faut avoir vu une de ces forêts vierges, où les arbres ont grandi et sont tombés sans avoir été frappés par la hache durant des siècles, pour se faire une idée de ces amas de futaies vraiment impénétrables.

Or, parmi les arbres, se trouvaient des sapins nombreux. Ceux-ci bien que verts, brûlent avec plus d’intensité que le bois le plus sec.

C’était un moment critique.

Sans perdre de temps, d’Arsac et son compagnon avaient saisi leurs haches et abattaient arbres sur arbres pour isoler des autres ceux qui avaient pris feu. Ils arrachaient ensuite la mousse épaisse et sèche qui communiquait le feu à la surface du sol. Mais déjà ils se trouvaient presque environnés par les arbres incendiés. Les flammes étincelaient et filaient de branche en branche,