Aller au contenu

Page:Duval - Roi des aventuriers, 1916.djvu/75

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que nouvelle. Son cousin, George Brassey, ne se présentait devant elle que tes mains gantées. Pendant le repas, alors qu’il avait les mains nues, il s’arrangeait toujours pour dissimuler sa dextre.

Or, Harry portait la cicatrice de la blessure que lui avait faite le chevalier d’Arsac lorsque, dans la taverne de Jack, le bandit voulait tuer l’orpheline.

Maud se fit attentive et, un jour, à l’heure du dîner, elle se tourna vivement vers son cousin, au moment où celui-ci étendait la main droite pour prendre une salière. George Brassey retira précipitamment le bras, mais pas assez vite pour que la jeune fille ne vit la cicatrice révélatrice. Elle poussa un cri d’horreur.

Tous deux comprirent : elle qu’elle était devant l’assassin de son père, lui qu’il était dévoilé.

Ils se défièrent tous deux du regard, un instant. Puis, ils parlèrent, d’une voix entrecoupée. Un duel épouvantable se livrait entre eux.

— Eh bien ! oui ! s’écria le jeune homme dans un soudain accès de rage et d’amour, c’est moi le faux Harry, vous savez désormais de quoi je suis capable si vous me refusez votre amour. Il y a entre nous un secret mortel : ou vous serez ma femme ou je vous tuerai !