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Page:Duvernet - Les dévotions de Mme de Bethzamooth ; La retraite de la marquise de Montcornillon, 1913.djvu/133

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LA RETRAITE DE Mme DE MONTCORNILLON


à lui dans la retraite ; que c’est là qu’il l’attendait pour lui faire goûter des consolations et des jouissances préférables à tous les vains plaisirs qu’une femme peut trouver avec un mari de vingt ans.

Notre jeune veuve, dans la douleur qui la presse et dans l’inexpérience où elle est, croyant entendre les ordres de Dieu dans la voix du saint qui lui parle, s’abandonne aveuglément à ses conseils, et renonçant entièrement au monde, elle quitte Paris et va sur le chemin de Saint-Denis s’enterrer dans une petite maison dont, pendant longtemps, le saint confesseur eut seul le secret.

Tous les maux qui sont à craindre pour une femme pleine de douleur, de suc et de santé, ne tardèrent pas à fondre sur notre veuve. Cette sève divine qui sert à la reproduction de l’espèce humaine, aigrie et corrompue par un trop long séjour, se convertit en un poison très actif, et refluant dans la masse des liquides, porta le ravage dans toutes les parties du corps. Bientôt en résultèrent l’engorgement de tous les viscères, l’épaississement de la lymphe et l’appauvrissement du sang. Les sucs nerveux et les sucs digestifs se dépravèrent ; de là s’ensui-