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Page:Duvernet - Les dévotions de Mme de Bethzamooth ; La retraite de la marquise de Montcornillon, 1913.djvu/76

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LES DÉVOTIONS DE Mme DE BETHZAMOOTH


dont on ne doit jamais parler qu’avec respect et vénération ; dans ce livre divin, incomparablement plus beau, dit saint Augustin, qu’aux yeux des Grecs ne fut jamais la belle Hélène : Incomparabiliter pulchrior veritas scripturarum Hælena Græcorum.

« Si Madame a jamais rencontré quelques-uns de ces philosophes philosophants, elle les aura vus se moquer de tout ce que nos sages institutions nous ont enseigné au sortir du berceau, ne vouloir croire ni qu’il y eut dans le paradis terrestre un jet d’eau qui arrosait toute la surface de la terre (13), ni qu’il y ait dans le ciel un agneau portant sept cornes en tête (14), ainsi que cela est rapporté par saint Jean, ni que le diable ait emporté Jésus-Christ sur l’aiguille d’un clocher (15), ni qu’un poisson ait mangé un prophète, ni qu’un prophète ait mangé un livre de parchemin.

« Madame a encore dû remarquer que les philosophes en veulent surtout aux prophètes. La raison en est simple : c’est que rien ne ressemble moins à ces philosophes qu’un véritable prophète. En conséquence ils poussent l’impiété jusqu’à traiter Isaïe d’impudent, parce qu’il couche avec une prophétesse et que pendant qu’il la caresse, il