était entièrement dissipée et pour savoir si
on n’avait rien oublié de tout ce qui pouvait
lui être nécessaire. Cette attention était
autrefois celle d’une maîtresse de maison.
Quand elle se retira, M. de Saint-Ognon la
reconduisit dans sa chambre ; c’était un
devoir dont il ne pouvait se dispenser.
— Asseyez-vous un moment, lui dit-elle ; je veux vous faire part d’une idée que la seule dévotion m’inspire. Qui a vaincu une fois peut vaincre encore. Cela n’est-il pas vrai ? Un premier triomphe est ordinairement le présage d’un second. Cela n’est-il pas encore vrai ? Les bénédictions de Dieu sont toujours en raison des tentatives et des victoires qu’on remporte sur le démon et sur la chair : c’est encore là une vérité incontestable, et pourquoi négligerions-nous d’amasser un trésor de bénédictions ? Passons encore une nuit ensemble ; nous résisterons encore ; nous serons forts de la force du Seigneur. Vous le savez et c’est vous-même qui me l’avez appris, il n’abandonne pas ceux qui se confient en lui et le bienheureux Robert protégera ceux qui imitent ses bons exemples.
— Je ne doute pas, dit M. de Saint-Ognon, que la dévotion n’ait beaucoup de part dans