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CHAPITRE V

Quand la lumière se fit de nouveau dans le cerveau en détresse de Pierrot, il eut d’abord conscience d’une sensation d’intense douleur et de faiblesse. Alors, peu à peu, il ressentit un poids sur la poitrine et une souffrance aiguë dans la cuisse droite. Il leva la tête mais se trouva dans l’incapacité de se mouvoir et d’atteindre sa patte blessée avec la langue. En travers de son corps pesait la lourde jambe d’un soldat mort.

Pierrot s’affaissa et attendit jusqu’à ce que l’éblouissement passât et que la raison lui revînt. Puis l’universel instinct de la conservation et le désir de lutter pour la vie se réveilla en lui. Petit à petit, avec de longs et douloureux intervalles entre ses efforts, il