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chien de belgique
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sus en rond et se mit à soigner sa blessure.

Pendant trois jours et trois nuits Pierrot resta dans sa cachette, dormant la plupart du temps. À midi, le chaud soleil perçait au travers des ramilles qui la nuit l’abritaient des vents âpres. Les autos de la Croix-Rouge vinrent et il y eut des bruits d’activité humaine dans la tranchée. Des soldats passaient tout près, mais il n’y eut pas d’assaut et le fracas des détachements de cavalerie ne troubla point son abri. Il resta dans son buisson épais sans être découvert, attendant patiemment la guérison ou la mort.

Pendant la troisième journée, il devint inquiet et dormit peu. Il se sentait un peu plus fort et son esprit était devenu plus lucide. Sa patte blessée le faisait souffrir de façon moins aiguë. Vers la chute du jour, un besoin impérieux lui vint de marcher en avant.

Jusqu’alors, et c’était assez singulier, il n’avait pas senti la cruelle angoisse de la faim,