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chien de belgique
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Pierrot se dressa sur ses pattes, s’étira, se secoua avec lassitude et considéra avec stupéfaction la grande étendue blanche. Au delà des tranchées, à quelques centaines de mètres, il put voir les casques d’une armée d’Allemands s’avançant rapidement en rangs serrés. Les soldats belges se pressaient vers l’escarpement, à la rencontre de l’attaque, et déjà leurs fusils parlaient tandis que les balles allemandes creusaient des minces sillons dans la neige ou se perdaient dans le talus. Déjà un ou deux des chiens qui se trouvaient dans des endroits exposés hurlaient de douleur ou tombaient raides sur le sol et, de temps en temps, un des carabiniers s’affaissait dans le fond de la tranchée.

Les hommes qui avaient charge des petites batteries se précipitaient vers leurs mitrailleuses et quelques-uns des chiens furent harnachés à la hâte. Bientôt Pierrot vit André Wyns arriver avec peine vers eux, les bras pleins de