Page:E. Daudet - Le Comte de Paris, 1883.djvu/19

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Sous les armes, le comte de Paris s’était révélé comme un vaillant soldat, possédant le courage de sa race, le sang-froid, l’intrépidité. Il fut de ces mémorables batailles où les fils d’une même patrie combattaient pour ce qu’ils croyaient être l’indépendance et l’honneur. Souvent, il y risqua sa vie ; il le fit simplement ; il a négligé de le dire en les racontant. Mais, de ce qu’il fut en ces circonstances, nous trouvons la preuve dans les sentiments enthousiastes qu’il inspira au grand soldat dont il était devenu l’aide de camp. Ces sentiments ont survécu au temps. Lorsqu’il y a quelques mois le comte de Paris se vit menacé d’expulsion par l’inique proposition Floquet, le ministre de France à Washington put écrire à Paris qu’à cette nouvelle, le vieux Mac-Clellan, s’entretenant avec lui, n’avait caché ni sa peine ni son indignation, et que ses sentiments étaient communs à toute la population des États-Unis, qui aime les princes et n’oublie pas qu’ils lui ont apporté leur épée. Il convient d’ajouter d’ailleurs qu’il n’est pas à cette heure sur le sol de la république américaine de Français plus populaire, plus universellement apprécié que cette Altesse