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royale qui s’est faite l’historien de la guerre à laquelle elle prit part et dont le souvenir se confond dans les sympathies qu’ont entretenues aux États-Unis les souvenirs du concours donné en d’autres temps à la cause de l’indépendance par les gentilshommes français qu’avait entraînés La Fayette.

Peu après son retour d’Amérique, le comte de Paris se maria. Il épousa sa cousine germaine, l’infante Marie-Isabelle, fille aînée du duc de Montpensier, sœur de cette touchante reine Mercédès qui ne fit que passer sur le trône d’Espagne. Ce mariage fut selon le cœur du prince. Il y a trouvé les joies du foyer domestique dans ce qu’elles ont de plus doux, traversées à une date encore récente par des deuils amers, mais toujours assez puissantes pour cicatriser les déchirements causés au cœur du père et de la mère en ces jours de tristesse, qui virent, par deux fois, un berceau vide et un ange qui s’envolait.

Dans les premières années qui suivirent cette union longtemps désirée, le prince se fixa définitivement en Angleterre, à York-House, dans la ville de Twickenham, non loin d’Orléans-House, résidence du duc d’Aumale. C’est