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Page:E. Daudet - Le Comte de Paris, 1883.djvu/22

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jusqu’au moment où la politique le déposséda de son grade.

C’est en 1871 que les portes de la France s’étaient ouvertes devant lui. Il n’a pas cessé d’y résider depuis, tantôt à Paris, où il vient rarement et où il s’est installé rue de Varenne, tantôt au château d’Eu, restauré par ses soins, révélant à tous ceux qui ont eu l’honneur de l’approcher une nature simple et douce, mais remarquablement énergique et ferme. Le prince provoque et accepte toutes les discussions ; il étonne ses interlocuteurs par la sincérité et l’originalité de ses impressions et de ses reparties. Nul n’oserait prétendre, cependant, qu’il a fait abandon, même par esprit de conciliation, des principes essentiels sur lesquels repose l’organisation de toute société. Dévoué aux idées modernes, il ne les confond pas avec les exagérations et les utopies qui les compromettent. L’étude des questions sociales lui est familière ; mais rien n’a pénétré dans son esprit qui soit en contradiction avec les intérêts conservateurs. Les questions religieuses le préoccupent sans le troubler. Respectueux pour les dogmes, il est toujours modéré pour les personnes. Il a cette somme d’indulgence et cette