Page:E. Daudet - Le Comte de Paris, 1883.djvu/26

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résolu à expulser les princes. Cette menace ne s’est pas réalisée et, en fait, nous n’avons pas cru à son exécution. Expulser des princes qui vivent en bons Français, uniquement parce qu’ils sont nés sur les marches d’un trône, et sans qu’ils aient, par leur attitude, provoqué des mesures rigoureuses, serait un acte odieux dont l’iniquité dépasserait l’iniquité d’une mesure antérieure, dictée par des passions misérables, mais non justifiées, et que tous les républicains sont loin d’avoir partagées.

La faute serait d’autant plus impardonnable qu’elle transformerait les princes en victimes ; et l’on sait que jamais la persécution n’a donné aux persécuteurs ce qu’ils en attendaient. En tout cas, il faut bien que l’on sache que le comte de Paris est de ces personnalités d’élite qui se trouvent toujours à la hauteur du rôle que leur créent les événements, et que toute atteinte à sa liberté ne ferait qu’exciter les grandes qualités qui le distinguent. Quant à nous, on nous permettra de dire simplement, que si nous ne sommes pas de ceux qui appellent sur sa tête les violences, du moins nous ne les redoutons pas, convaincu qu’elles grossiraient le nombre de ses partisans et que, du