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Page:E. Daudet - Le Comte de Paris, 1883.djvu/27

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fond de son exil, il serait plus puissant que sur le sol natal. Au surplus, il n’y a pas lieu d’insister sur ces considérations délicates. Nous aimons mieux les résumer en disant que, quoi qu’il arrive, le passé du comte de Paris nous est un gage de ce qu’il saurait faire dans l’avenir. Et ceci nous ramène aux deux grands épisodes de sa vie publique, où se sont révélées les qualités dont nous parlions tout à l’heure. S’ils n’étaient pas rappelés dans cette étude, elle serait incomplète.

La première fois, c’était en 1873. Les royalistes avaient la majorité dans l’Assemblée de Versailles ; ils croyaient l’avoir dans le pays et appelaient de leurs vœux une restauration monarchique. Mais, pour que cette restauration s’effectuât, il fallait que les dissensions survenues antérieurement entre les deux branches de la maison royale fussent apaisées et qu’une réconciliation de famille y mît un terme. Un jour, brusquement, la France apprit que cette réconciliation venait de s’accomplir. Que s’était-il donc passé ? Ceci : le comte de Paris, n’écoutant que son lumineux bon sens et d’accord avec les fidèles amis dont il aime à écouter les conseils, était parti pour Frohsdorf et se pré-