Page:E. Daudet - Le Comte de Paris, 1883.djvu/34

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suffit à le prouver, à prouver surtout que s’il était quelque jour appelé à régner, il ne serait pas un souverain ordinaire et que, sous son règne, la France ne se verrait point exposée à déchoir. Mais ce sont là des hypothèses sur lesquelles il ne nous convient pas de nous appesantir, et dont nous ne voulons même pas discuter la vraisemblance. Qu’elles se réalisent ou qu’elles ne se réalisent pas, elles ne sauraient ni rien ajouter ni rien enlever aux qualités d’un prince merveilleusement doué et possédant au plus haut degré les qualités et les vertus nécessaires aux rois.

Comme nous l’avons dit plus haut, l’union du parti monarchique s’est faite sur sa personne et sur son nom. Ceux qui espéraient que la mort du comte de Chambord serait le signal de la dislocation de ce parti ont été déçus. Avant de mourir, le petit-fils de Charles X avait eu le temps de saluer devant les royalistes le petit-fils de Louis-Philippe comme l’héritier de ses droits héréditaires, comme le seul prince en qui puisse se perpétuer la tradition monarchique ; et cela a suffi pour qu’après ce cruel événement les royalistes se soient trouvés unis dans la