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LE DUC D’AUMALE

ce qui s’accomplissait dans la patrie, susceptible d’accroître ou de révéler sa prospérité au dedans, son prestige au dehors n’était ignoré de ces augustes exilés, et que leur cœur tressaillait à tout ce qui leur rappelait la France.

Il y avait alors dans le même pays qu’eux d’autres proscrits qui s’étaient montrés, en d’autres temps, les adversaires ardents du gouvernement de Juillet. Loin de rappeler à la mémoire des princes d’amers griefs, ces proscrits n’étaient pour eux que des victimes, enveloppées comme eux dans une infortune imméritée et qui n’étaient pas moins dignes qu’eux-mêmes de compassion. Ceux-là rencontraient aussi à Twickenham bon accueil et, si c’était nécessaire, prompt secours. Aimer la France, cela suffisait à se faire bien venir dans cette demeure si française, sur laquelle semblait toujours flotter l’ombre sainte du drapeau chéri. » Autorisés à rentrer dans leur patrie, les princes d’Orléans n’ont rien abdiqué de leur patriotisme. Il veille toujours ; toujours il est debout ; toujours il se traduit dans leur langage et dans leurs actes.

Oui, voilà bien le trait de leur caractère sur lequel on ne saurait trop insister, parce qu’il expli-