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LE DUC D’AUMALE

breuses, appartient depuis longtemps à l’Académie française. Il y a succédé à Montalembert. Son discours de réception a prouvé que par l’amour des lettres, par l’art d’écrire, par l’éloquence, il était digne de s’asseoir dans le fauteuil de l’illustre écrivain des Moines d’Occident. Ses devoirs académiques ont été aussi une consolation pour lui. Il assiste régulièrement aux séances de la compagnie et prend part à ses travaux, heureux d’être là, non plus comme un prince, qui ne doit d’y être qu’à sa naissance, mais comme un de ces maîtres de la langue qui doivent à leurs succès littéraires seulement la gloire de leur nom. Son esprit, sa cordialité, ses connaissances étendues et variées, la sûreté de ses jugements, son grand talent en un mot, sont depuis longtemps appréciés par ses collègues qui l’aiment tous, à quelque parti qu’ils appartiennent. Qui ne se souvient qu’au moment où M. Floquet présenta sa proposition contre les princes, Victor Hugo manifesta spontanément combien il la trouvait injuste et imméritée. C’est qu’à l’institut il avait appris à connaître le duc d’Aumale et qu’il savait bien que ce prince est trop respectueux de la volonté nationale pour