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Page:E. Daudet - Le Duc de Broglie, 1883.djvu/19

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de son père. On a objecté que l’élection avait été prématurée et que la politique y avait eu autant de part que le talent de l’élu. Il est vrai que ce n’était pas chose rare en ce temps. Mais on ne doit s’en prendre qu’aux pouvoirs publics qui, ayant fait de l’Académie le dernier refuge de la liberté d’écrire et de parler, y provoquaient par leurs procédés la transformation de toute candidature en une protestation contre les abus du gouvernement personnel. Au surplus, il est bon d’ajouter qu’en cette circonstance l’avenir s’est chargé de ratifier l’élection dont fut l’objet le prince de Broglie. Il remplaçait à l’Académie le père Lacordaire. Le discours qu’il prononça pour rendre hommage à son glorieux prédécesseur est curieux à lire aujourd’hui. Il montre à quel point on était alors éloigné de toute idée d’exclusion des ordres monastiques, et combien se fortifiait la conviction que ce genre d’exclusion était fini et suranné.

Après les ouvrages du prince de Broglie déjà cités, il faut mentionner, comme datant de la même époque ou d’une époque antérieure, la traduction des œuvres de Leibniz, une étude sur la réforme administrative en Algérie, et