Page:E. Daudet - Le Duc de Broglie, 1883.djvu/29

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adhérents dans la gauche et parmi les bonapartistes ; le cabinet succomba. Le duc de Broglie, à qui il eût été facile de conserver le pouvoir au prix de quelques concessions, n’en voulut point faire et eut raison de s’y refuser. Vaincu, il se retira simplement, sans dépit, sans colère, sans récrimination, et, après avoir été chef du gouvernement, il redevint un des plus vaillants soldats de l’armée conservatrice, poursuivant dans le rang la tâche qu’il avait poursuivie à la tête de cette armée, préoccupé uniquement d’apporter son concours à ses successeurs pénétrés comme lui de la nécessité d’organiser les pouvoirs du maréchal. Quelques mois plus tard, les lois constitutionnelles présentées par le duc de Broglie étaient votées malgré l’extrême droite. Mais, cette fois, ce n’est plus seulement le septennat que ces lois organisaient. Sous leur forme nouvelle, résultat des amendements dont elles avaient été l’objet, c’est la république elle-même qu’elles créaient difinitivement. Aussi, quelque part qu’il eût prise à un résultat qu’il considérait comme nécessaire au bien de l’État et au repos du pays, le duc de Broglie hésita-t-il à voter. C’était à Versailles, le 25 février 1875. Quand