Page:E. Daudet - Le Maréchal de Mac-Mahon, 1883.djvu/13

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qu’ils trahissent de courage et d’indépendance.

« Messieurs, j’éprouve une certaine émotion à m’opposer à une loi déjà votée par le Conseil d’État, par le Corps législatif et qui me semble devoir être adoptée par le plus grand nombre d’entre vous ; je vous avoue même que, pour persister dans cette résolution, j’ai dû me rappeler cet adage de nos pères : Fais ce que dois, advienne que pourra.

« Consciencieusement, je crois cette loi inconstitutionnelle, susceptible de conséquences fâcheuses. Je pense qu’on aurait pu obtenir les résultats qu’elle se propose sans violer la Constitution ; par suite, en honnête homme qui ai juré fidélité à la Constitution, en homme indépendant, comme nous le sommes tous, en qualité de législateur, je me vois obligé de voter contre. »

Après ce préambule, l’orateur exposait les principes de 1789. Il les recherchait dans la Déclaration des droits de l’homme, dans la Constitution de 1789, dans la loi du 10 août 1790, et il démontrait que ces principes ne permettent pas de mettre dans la législation la violence, l’arbitraire et la proscription. Puis, prenant le projet corps à corps, il en dégageait