Page:E. Daudet - Le Maréchal de Mac-Mahon, 1883.djvu/15

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jury en temps ordinaire, les conseils de guerre en temps de troubles, et j’ajouterai peut-être avec des lois plus sévères contre ces conspirateurs, ces ennemis de la société que, comme vous, je désire voir sauver. Je serais donc tout prêt à voter des lois plus sévères si elles nous étaient présentées ; mais, par les différentes considérations que je vous ai soumises, je ne puis que proposer la non-approbation de celle présentée aujourd’hui, que je considère comme inconstitutionnelle. »

Tel fut ce discours d’un soldat. En le prononçant, Mac-Mahon ne cherchait pas la popularité. Il savait que le pays ne connaîtrait pas son langage et que sa parole expirerait dans l’enceinte sénatoriale. Il s’exposait à une disgrâce, à de longues rancunes. Mais il voulait obéir à sa conscience, à la voix impérieuse du devoir et sa protestation n’eut pas d’autre cause. Alors, elle resta sans écho ; aujourd’hui, elle devient pour sa mémoire un titre d’honneur.

Si aux souvenirs que nous venons de rappeler et qui résument les services du maréchal, on veut ajouter la mission dont il fut chargé en 1860, d’assister au couronnement du roi de Prusse, à Kœnigsberg, comme représentant de