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ORGANISATION DES POISSONS.

les détails de leurs organes aux êtres de la seconde série qui viennent après, c’est se procurer l’appui d’une transition naturelle, c’est se ménager un avenir pour connaître mieux ces animaux des degrés inférieurs, qu’un hiatus manifeste, dit-on, sépare absolument, et que par conséquent il faudrait attribuer à un autre plan.

Plaçons ici une remarque ; c’est que, si la lutte qui s’engage aujourd’hui avait eu il y a quinze ans les poissons pour objet, elle nous eut pris beaucoup plus au dépourvu que nous ne le sommes au sujet des mollusques ; car alors personne ne s’était essayé ex professo, dans la carrière de la détermination philosophique des organes. Mais présentement, à la place d’une sorte de tâtonnement et des ressources d’un instinct plus ou moins bien dirigé, nous possédons un corps de principes dans la théorie des analogues. Ainsi, il y a quinze ans, on eût tout naturellement dit, l’on eût facilement établi, en se fondant sur la doctrine aristotélique qu’il n’y avait aucun rapport appréciable et précis entre les animaux de la respiration atmosphérique et ceux de la respiration aquatique, à l’égard de leurs organes respiratoires. Effectivement une argumentation habile, possédant les faits comme ils existaient alors dans la science, sans être arrêtée par les décisions des méthodistes par les données des classifications dès-lors approuvées, n’eût pas manqué de se pro-