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ORGANISATION DES POISSONS.

Mais cessons de nous occuper de ce qui s’est fait dans l’enfance de la science, de ce qu’il y a de vicieux dans les termes dont on s’est servi pour exprimer des idées non encore suffisamment élaborées ; et voyons de plus haut notre sujet.

Il n’y a organisation animale que par l’intervention nécessaire et sous la puissance du phénomène de la respiration. Or, l’exercice de ce phénomène n’est possible que dans deux milieux différens, l’air et l’eau. Avec les différences de leur densité respective, ces deux fluides auraient pu également recevoir d’autres conditions d’existence, et, par exemple, se trouver agir avec une entière et réciproque indépendance relativement aux animaux.

Je ne me suis point d’abord donné cette hypothèse, mes premiers travaux ayant été faits sous l’inspiration des idées aristotéliques. Mais, parvenu au milieu de ma carrière, j’ai jugé nécessaire d’y recourir, pour examiner à fond la question de savoir, si les deux milieux, dont je ne pouvais méconnaître la puissante intervention, toute la force de réaction, ou bien avaient le pouvoir d’exiger que l’organisation animale fut préalablement pourvue des conditions d’un type à part, ou bien se trouvaient suffisamment appropriés aux conditions d’existence d’un seul type, dans ce cas préexistant à toute fonction ; mais que chaque milieu aurait la