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ORGANISATION DES POISSONS.

ressource de modifier, c’est-à-dire, d’accommoder au caractère de sa densité spécifique.

Lacépède dut croire à la première de ces hypothèses, supposer l’action d’une double donnée primitive, considérer enfin l’organisation animale comme assujettie au développement de deux plans distincts, quand, dans le discours préliminaire de son histoire des poissons, il en vint à proposer une théorie nouvelle de respiration pour les animaux pourvus de branchies. C’est, selon les principes de cette théorie, l’eau en nature, et nullement l’air disséminé entre les molécules de l’eau, que les poissons respirent directement. La décomposition de l’eau serait produite par leur action vitale ; un mécanisme à part, une autre sorte d’appareil respiratoire auraient ce pouvoir et donneraient ce résultat. On suit, dans l’hypothèse donnée, les deux élémens du liquide après leur séparation ; chacun s’incorpore à sa manière dans la substance des organes. Cependant l’on ne trouva pas que les effets répondissent, quant aux degrés des différences, à la diversité de la cause. Des êtres, se développant sous l’influence d’un tel régime, devaient en justifier par des formes encore plus singulières que ne le sont celles des poissons, devaient donner des produits tout-à-fait bizarres, des reliefs à dépasser toutes les prévisions, les suppositions les plus exagérées.