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ORGANISATION DES POISSONS.

Les faits interrogés, la seconde hypothèse en a paru la véritable expression : personne n’en doute aujourd’hui. Ainsi il n’y aurait, il n’y a véritablement qu’un seul système de composition organique, qu’un dessein primitif pour régler l’arrangement de ses parties, qu’un seul plan, enfin, unique à l’égard de ce qui forme l’essence et l’enchaînement des élémens compris dans toute formation organique. Mais ce système est altérable dans ses parties, de la part des milieux ambians, où il puise des élémens assimilables et la raison de sa variation sur chaque point ; différence introduite par la diversité des volumes respectifs.

Quels faits auraient donné ces réponses avec autant de précision ? Quelles recherches m’autorisent à m’y fier entièrement ? Pour l’expliquer, il suffira de raconter ce qui m’est arrivé. De 1804 à 1812, j’ai agi sous les inspirations de la science comme elle existait alors. J’avais eu d’abord besoin, décrivant, pour le grand ouvrage sur l’Égypte, un poisson du genre tétrodon, de déterminer une pièce d’une grandeur démesurée ; laquelle joue un rôle très remarquable dans le mécanisme de cette espèce. C’est un os long, qui tient lieu des côtes absentes. Sur lui arrivent et s’attachent, d’une part, les muscles de l’épaule, et de l’autre, les muscles intercostaux : ceux-là l’entraînent en devant, et ceux-ci par derrière : position variable,