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ORGANISATION DES POISSONS.

voir. Après beaucoup d’hypothèses, qui se trouvèrent de fausses spéculations, je me résignai ; je m’arrêtai devant cet obstacle, que je considérai décidément comme insurmontable.

Mes recherches, d’abord si ardemment poursuivies, n’étaient donc plus vivifiées par le principe qui les avait inspirées ; plus d’espoir d’en faire l’application à la totalité des organes : et ce qui rendait cette crise encore plus pénible, c’est que l’obstacle qui m’arrêtait me faisait douter de la réalité des rapports précédemment trouvés. Je ne ramenai ma pensée sur tant de labeurs inutiles qu’avec un sentiment très vif de regrets. Cependant, en 1817, un éveil de l’esprit m’avertit que les cinq années de mon involontaire repos ne s’étaient point infructueusement écoulées. Je crus enfin à la solution de cette question : Qu’est-ce que l’opercule des poissons ? lorsque je vins à savoir que les trois os de la plaque des ouïes sont analogues à la chaîne des osselets, nommés spécialement chez l’homme et les mammifères les petits os de l’oreille.

Dès ce moment je repris courage et recommençai mes travaux pour ne plus les abandonner. Mes idées, fixées désormais, acquirent de l’étendue. Les obstacles eux-mêmes qui m’avaient arrêté, examinés dans ce qu’ils avaient de portée, furent appréciés. En ramenant ma pensée sur les fautes que