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ORGANISATION DES POISSONS.

j’avais commises, ces souvenirs devenaient pour moi une source tellement utile d’instruction, qu’engagé dans de profondes méditations à leur sujet, je fus insensiblement amené sur la chaîne des faits : ayant saisi leur ensemble, je les vis aboutir enfin à de hautes et importantes généralisations, à l’établissement de quelques règles et à la révélation de principes, qui sont le fondement de ma théorie des analogues.

On conçoit maintenant que, me reposant sur un tel appui, sur une théorie ainsi déduite d’un grand nombre de faits et de propositions générales fournissant leurs justifications, je ne m’étonne plus des transformations que subissent les parties employées dans l’acte de la respiration. Nécessairement les mêmes fondamentalement, car elles doivent exister en harmonie avec les autres systèmes organiques, dont les rapports communs ne sont point contestés ; nécessairement, dis-je, les mêmes au fond, elles arrivent juste à l’état de transformation, où il faut s’attendre à les trouver. Car elles doivent être, et elles sont effectivement modifiées et accommodées sur la nature diverse des deux milieux, l’air et l’eau, où elles sont appelées à entrer en exercice. Ce serait même un fait inexplicable, un effet manquant à sa cause, que ces parties de l’organe respiratoire ne répondissent pas par une variation de formes proportionnelle à la diversité de densité des deux milieux. Voilà