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SECOND RÉSUMÉ.

bre croient encore aujourd’hui, que les espèces animales ont chacune été pourvues par la nature d’organes particuliers, spéciaux, conformes au rôle final qu’elles sont destinées à remplir. Ils voient bien que tous les êtres de cette grande échelle offrent quelques ressemblances générales ; mais les différences entre certaines classes sont si énormes, si décisives, à leur avis, qu’il est impossible d’admettre qu’elles aient été créées sur le même plan. Ainsi, par exemple, l’oiseau, qui respire dans l’air et qui vole, a d’autres organes et d’autres appareils que le poisson, qui respire dans l’eau et qui nage. La vie de ces êtres est si différente, qu’il a fallu, pour la rendre possible, une organisation différente aussi. Si l’on descend aux animaux sans vertèbres, et si on les compare aux animaux vertébrés, toute apparence d’analogie disparaît. Ce sont des êtres nouveaux, construits sur un modèle spécial, composés d’organes particuliers, qu’ils possèdent à l’exclusion de tous les autres.

Cette doctrine a été généralement adoptée par les naturalistes philosophes, depuis Aristote jusqu’à nos jours.

Depuis trente ans environ, d’autres principes se sont introduits : en Allemagne, par les travaux de Kielmayer, Oken, Spix, Tieddeman, F. Meckel, etc., et aussi par les spéculations de l’école de la nature ; en France, par les écrits de M. Geoffroy Saint-