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SECOND RÉSUMÉ.

les points d’analogie. La nature, comme on l’a dit avec profondeur, ne crée que des individus ; c’est nous qui créons les espèces, par l’abstraction des diversités et la combinaison des ressemblances, combinaison à laquelle nous imposons un nom collectif. La difficulté consiste à bien marquer les limites des analogies et des variétés, et cette difficulté est assez grande pour faire arriver les naturalistes qui s’en occupent à des résultats divers : aussi les classifications sont-elles très nombreuses, et basées souvent sur des principes opposés. Il en est cependant qui, bien que très anciennes, reparaissent toujours dans la science, et sont encore en vigueur aujourd’hui. Telle est celle d’Aristote, consacrée par Linnée, et adoptée de nos jours par MM. Cuvier et de Lamarck, quoique sous d’autres noms.

Le grand travail des naturalistes de tous les temps a donc été de parvenir à une classification parfaite ; c’est-à-dire à une classification fondée sur la connaissance complète des ressemblances et des différences de tous les êtres de l’échelle animale, et d’en déterminer les rapports avec précision et netteté.

L’anatomie comparée, qui seule peut fournir les élémens de ce problème, a pris une nouvelle direction vers le commencement de ce siècle. Les naturalistes avaient toujours pensé, et grand nom-