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DISCOURS PRÉLIMINAIRE.

Je viens de mettre ces deux méthodes aux prises dans un exemple bien connu : on peut prononcer. Si l’on objecte que dans l’exemple invoqué l’ancienne méthode avait suivi de près la nouvelle et qu’elle était presque arrivée aux mêmes résultats, il n’y a rien à en inférer contre l’utilité pratique de la nouvelle, puisque ce n’est que par cette dernière seule qu’on peut résoudre les problèmes les plus difficiles, ramener les plus singulières métamorphoses, comprendre tant de variations si extraordinaires qu’elles ont fait recourir à la supposition de plusieurs plans de composition animale.

Mais, au lieu de me répondre catégoriquement sur ce point, on a préféré diviser son attaque, multiplier les détails, argumenter avec les accidens des nombreuses modifications des corps, faire profession de sincérité en énumérant des faits attestant la diversité de l’organisation animale. On s’est voulu redoutable pour imposer silence, puissant pour arriver avec les avantages d’une position élevée, chef d’école pour accabler avec autorité. Voilà ce qui a inspiré d’interroger avec hauteur ; conduite fondée sur un habile calcul, sur l’idée que de ma part les armes ne seraient point égales ; premièrement parce que la représaille répugne à mon caractère, et secondement parce qu’il n’est aucun moyen de suffire à tant d’interrogations coup sur coup reproduites. L’Académie l’a entendu ;