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DISCOURS PRÉLIMINAIRE.

c’est moi, professeur public à Paris depuis 37 ans[1], que l’on n’a pas craint d’interroger sur les faits, sur les matières d’un cours de première année.

J’ai cru devoir, dans ces circonstances, faire cesser nos débats dans le sein de l’Académie. La présence d’un auditoire nombreux appelait trop le désir d’un triomphe, et faisait succéder à l’intérêt des choses un intérêt trop personnel à chacun de nous. J’ai donc annoncé à l’Académie que je n’abuserais plus de sa patience à nous écouter, et que dorénavant j’imprimerais mes répliques. L’article ci-après, disposé d’abord sous forme de prospectus, a été en même temps distribué à tous les membres de l’Académie.

  1. Moins âgé de trois ans que M. le baron Cuvier, je le précédai cependant de dix-huit mois dans la carrière de l’enseignement Cette circonstance, ma position au Jardin du Roi, nous mirent en rapport, amenèrent nos relations.

    Ces relations, elles ont commencé pour nous à l’entrée de la vie sociale : elles devinrent promptement une liaison intime. Alors, que de cordialité, que de soins entre nous, que de dévouement réciproque ! Présentement, des dissentimens sur les faits de la science, quelques graves qu’ils puissent être, doivent-ils prévaloir sur la douceur de ces souvenirs ? Nos premières études d’histoire naturelle, quelques découvertes même, nous les fîmes ensemble ; nous nous y portions avec l’élan de la plus parfaite amitié, jusques-là que nous observions, que nous méditions, que nous écrivions réciproquement l’un pour l’autre. Les recueils du temps renferment des écrits publiés en commun par M. Cuvier et par moi.