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NÉCESSITÉ D’ÉCRITS IMPRIMÉS.

apparence tout-à-fait différente : pour l’œil en observation, c’est le spectacle de deux plans de composition animale. Ici la bouche est entourée de mâchoires et de mandibules tranchantes ; là, elle s’est considérablement allongée, et, devenue tubulaire, elle est transformée en suçoir. La conclusion du mémoire est que la composition organique décrite est toujours restée analogique. Les mêmes élémens constituans sont retrouvés dans l’un et l’autre cas ; c’est une tendance remarquable à l’uniformité de composition.

M. Savigny avait présenté un pareil travail et donné la même démonstration à l’égard des insectes entr’eux.

Les comparaisons du travail de M. Edwards sont parfaitement suivies, les rapports en sont déduits avec certitude, et sa démonstration est complète.

Comment l’argumentation dirigée contre les analogies de l’organisation, pourra-t-elle, en persistant dans les fins de sa thèse, accepter ces résultats, qui, je n’en puis douter, lui paraîtront certains ? Je crois entendre cette réponse : « C’est dans l’embranchement des animaux articulés, et mieux, c’est dans une même classe de cet embranchement, celle des crustacés, que ces bouches méconnaissables dans leur excessive métamorphose ont été étudiées : dès lors elles ont pu être, par un effort de sagacité, ramenées à une commune conformation : mais ce qui est à la rigueur possible entre des êtres d’un même embranchement présente une difficulté incommensurable, si la comparaison est tentée entre des animaux appartenant à deux embranchemens fort différens. »

Ceci me rappelle les soins qu’en 1795 un militaire,