Page:E. Geoffroy Saint-Hilaire - Principes de philosophie zoologique - 1830.djvu/38

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
34
NÉCESSITÉ D’ÉCRITS IMPRIMÉS.

dans les hauts grades avant 1789, se donnait devant moi pour démontrer à quelques amis que l’armée de Sambre et Meuse essaierait en vain de passer le Rhin en face de Dusseldorf. « Que d’obstacles en effet ! La largeur du fleuve, les difficultés des lieux, les fortifications de la ville, des batteries en défense, etc. Qui oserait entrer en lutte ? Ce ne seront point sans doute les masses indisciplinées répandues sur la rive gauche, des bandes dirigées par des inconnus sortis de la foule, par des hommes de rien, qu’on nomme Jourdan, Kléber, Bernadotte, Championnet, etc. Qu’on tente, à la bonne heure, en face de l’ennemi le passage de quelques rivières de l’intérieur d’un pays, voilà pour constituer des faits d’armes remarquables. Mais s’attaquer à d’aussi grands fleuves que le Rhin, c’est témérité, c’est folie. » Alors que de tels discours étaient soutenus à Paris, le Rhin était franchi et la ville de Dusseldorf occupée par les Français. On l’avait dit aux gens simples, et ils le croyaient ; mais des hommes d’un esprit fort niaient que ce fût possible.

Il paraît que, quant aux recherches de l’analogie des organes, on accordera des entreprises, calculées dans une mesure à répondre au passage des petites rivières, mais que d’ailleurs on interdira, non pas seulement comme excessivement périlleuse, mais comme décidément impossible, toute autre entreprise équivalant à la traversée militaire d’un aussi grand fleuve que le Rhin.

Il est si grand cet intervalle entre ses termes extrêmes, si imposant l’hiatus entre les familles du bas et celles du haut de l’échelle zoologique !