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PREMIÈRE ARGUMENTATION.

le seront comme dans les vertébrés ainsi ployés. Cette partie, qu’à cause de sa couleur brune tous appeliez le dos, répondra à la moitié antérieure du ventre ; le fond du sac répondra à la région ombilicale ; ce que vous appelez le devant du sac sera la moitié postérieure ou inférieure du dos. Cette mâchoire plus saillante, que vous preniez pour l’inférieure, sera la supérieure ; tout rentrera dans l’ordre : unité de plan, unité de composition, tout sera démontré.

« Je dirai d’abord que je ne connais aucun naturaliste assez ignorant pour croire que le dos se détermine par sa couleur foncée ou même par sa position lors des mouvemens de l’animal : ils savent tous que le blaireau a le ventre noir et le dos blanc ; qu’une infinité d’autres animaux, surtout parmi les insectes, sont dans le même cas ; ils savent qu’une infinité de poissons nagent sur le côté, ou le dos en bas et le ventre en haut.

« Mais ils ont, pour reconnaître le dos, un caractère plus certain : c’est la position du cerveau[1]. Dans tous les

  1. Je m’afflige d’avoir à répondre sur la situation du cerveau des céphalopodes ; j’ai bien plus souffert quand, dans le sein de l’Académie, je fus, de vive voix et avec hauteur, interpellé de m’expliquer sur ce point. Cependant aucune entrave, aucun cercle de Popilius ne gênaient mon esprit : d’autres soins m’occupaient. J’hésitais à donner la vraie réponse. Quelle confusion, que d’orages pouvaient s’ensuivre ! Je m’arrêtai à l’idée de ne point blesser un ancien ami.

    Et en effet, dire à M. Cuvier que les céphalopodes manquent de cerveau, que la démonstration de ce fait venait d’être donnée, que la science avait, sur le système nerveux de ces animaux, de