Page:E. Geoffroy Saint-Hilaire - Principes de philosophie zoologique - 1830.djvu/92

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
88
NOUVEAUTÉ ET UTILITÉ

Oui, je réponds, cela seul constitue les doctrines de l’analogie des organes, et je me hâte d’ajouter qu’au commencement de ma carrière, je croyais qu’il n’y avait rien là dont je dusse personnellement me prévaloir. Comme M. Cuvier, qui en fait, dans l’évoque actuelle, l’objet d’une considération nouvelle, j’avais moi-même autrefois admis « que loin de fournir des bases nouvelles, des bases inconnues à tous les hommes plus ou moins habiles qui les ont cultivées jusqu’à présent, ces idées du rapport des êtres, restreintes dans des limites convenables, formaient, au contraire, une des bases les plus essentielles, sur lesquelles la zoologie repose depuis son origine, une des principales sur laquelle Aristote, son créateur, l’a placée ; base que tous les zoologistes dignes de ce nom ont cherché à élargir, et à l’affermissement de laquelle tous les efforts de l’anatomie sont consacrés. »

J’ai partagé de bonne heure ces pressentimens ; et même pour en être plus vivement pénétré, je ne me suis point contenté de croire au récit d’Aristote. D’abord, je n’ai jamais manqué de citer Aristote dans mes ouvrages, comme la première source des doctrines sur les analogies de l’organisation ; mais j’ai voulu recevoir un enseignement aussi élevé des faits eux-mêmes. Je me suis donc long-temps appliqué à leur appréciation ; j’ai demandé à