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MERLIN L’ENCHANTEUR.

main, qui était alors, si je ne me trompe, Lucius ; auprès de ceux du sénat, et, pour tout dire, auprès de chacun des dynastes de Grèce et d’Orient, tels que Épistrophius, roi de Grèce ; Æthion, duc de Béotie ; Palamède, roi de Messénie ; Évandre, duc de Syrie ; Hippolyte, duc de Crète ; Périclès, duc d’Athènes ; Sertorius, roi de Libye ; Xerxès, roi des Ithuréens ; Pandrasus, roi d’Égypte ; Polyctète, duc de Bythinie ; Aschillius, roi de Dacie. Car c’était alors l’époque la plus brillante de leur règne.

Autant qu’il est permis d’en juger d’après les pièces fort rares de cette ambassade, qui m’ont été confiées avec une admirable munificence, il s’agissait principalement d’obtenir que tous les empires et les monarques fissent promptement et sans ambage hommage lige au plus puissant des rois, au sanglier des Gaules, à Arthus de la table ronde, faute de quoi la guerre serait déclarée, lesdits princes et souverains détrônés, dépossédés et leurs sujets traités comme rebelles. L’ambassadeur pourrait adoucir les termes ; mais tel était le fond et la substance des lettres qu’il devait remettre, en gardant toutefois les formes convenables.

Merlin, à son entrée à Rome, n’avait eu garde de négliger une aussi importante affaire. Il s’était aussitôt informé de l’ordre du sénat. Mais n’ayant pu le découvrir, il jugea sainement qu’il serait plus heureux en le cherchant à la campagne ; outre que c’était alors la saison la plus chaude de l’année, moment où les