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LIVRE XI.

La pâle chaumine ploie encore sous la colère du prophète.

V

Le lecteur qui a suivi jusqu’ici les divers incidents de cet ouvrage, s’il y a mis l’attention nécessaire, me rendra la justice que je suis resté scrupuleusement fidèle au texte des chroniques. Voyez principalement celle de Monmouth, page 240, ligne 15, édition de Halle. Lorsque je me suis permis d’ajouter un détail, un ornement, ou de tirer une conclusion, je l’ai fait avec la plus grande réserve, liberté indispensable d’ailleurs et sans laquelle il faudrait renoncer à la profession d’historien, telle qu’elle a été exercée depuis la plus haute antiquité jusqu’à nos jours. Mon projet est de me renfermer de plus en plus dans ces sages limites que des écrivains sans frein ont trop de fois franchies. Plus j’avance dans la vie, plus je reconnais que l’imagination est le fléau des ouvrages d’esprit. Cette déclaration devait être faite au moment où j’entre dans la partie la plus historique de mon sujet.

Il est parfaitement établi aujourd’hui par la science que, dans ses pèlerinages, Merlin, en même temps qu’il suivait un peu sa fantaisie, avait reçu une mission diplomatique du roi Arthus auprès de l’empereur ro-